Dans son livre « Une communauté acadienne en émergence (Caraquet) », l'historien Nicolas Landry démontre comment les Acadiens de la Péninsule acadienne, devant l'absence de numéraire (cash), doivent se servir de leur compte chez les marchands jersiais, même pour faire des transactions entre voisins. À titre d'exemple, en 1868, Xavier Albert demande au gérant de la Robin de verser 3 louis à Frederick Savoie pour du foin qu'il a acheté de lui. Le magasin devient alors le carrefour des échanges pour le village. Ceci prend fin en 1908 quand Caraquet se dote d'une banque et de surcroît francophone. D.D. Landry, un homme d'affaires prospère de Caraquet, et le directeur du Collège convainquent la Banque Provinciale du Canada (aujourd'hui Banque Nationale) de s'installer à même le magasin de Landry qui était situé au coin actuel de l'allée des Chenard et du Boulevard Saint-Pierre. Profitable pour la banque, celle-ci mandate peu après l'architecte Nazaire Dugas de dessiner un édifice qui abritera la banque au rez-de-chaussée et le logement du gérant à l'étage. L'édifice fera son travail de 1914 à 1970 et est toujours fièrement debout au 160, boul. Saint-Pierre Ouest. Alfie Martin en sera le premier gérant, et l'institution à aujourd'hui l'honneur d'être le plus ancien commerce de Caraquet, soit 112 ans!
Bernard Thériault, historien